Trois ventes aux enchères, où certains tirages ont battus des records absolus, n’ont pas suffit à disperser l’immense collection de photographies anciennes rassemblées (souvent sauvées de l’ignorance et parfois de la destruction) par Marie-Thérèse et André James depuis les années 50. Toute la “préhistoire” de la photographie y figurait. Contre toute attente, cette quatrième vente chez Sotheby’s recèle encore quelques trésors… Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller tâter quelques vestiges centenaires, comme ce lot n°169 contenant seize portraits du sulfureux peintre de L’origine du monde.
(le peintre) (les collectionneurs) (les trésors)
Commentaire [1]
L’écrivain François Jonquet est venu voir mes portraits de Daniel Emilfork, pour la couverture d’un livre qu’il lui consacre.
Tout tient dans une boite Kodak 24/30 : les négatifs, planches contactes et tirages de quatre séances faites entre 1996 et 2001. En les parcourant, les mots raffinés et graves, l’improbable accent, les fous-rires homériques et l’insondable amertume de Daniel rugissent autour de moi. Je pense souvent à lui, à son “étrangeté” qui lui servait de paravent, aux heures passées à discuter de sa vie au service du jeu ou de son inéluctable disparition, qui le hantait. Ces “madeleines” photosensibles seront-elles aussi vivaces lorsque l’intégralité de mes “boites à images” seront ingérées par un disque dur ?
Spécialisé en portrait et en reportage, il alterne ou associe texte et photo. Passionné de cinéma, il collabore à la rédaction de Studio Magazine depuis 1994 et se forge, depuis le début de la décennie, une « filmographie » en tant que photographe de plateau. Depuis peu, il associe texte et image en réalisant des making-of sur les tournages de cinéma. Passionné de rugby, il interviewe et photographie d'autres fêlés de l'ovale pour le magazine Attitude Rugby depuis 2006.